Bonne année 2025 (Article hors-série)
Je vous
partage ici quelques extraits réaménagés d’un texte que j’avais publié dans le
semainier paroissial de janvier 2018 et je m’en inspire pour vous écrire en ce
temps liturgique de Noël.
«Dans ma
jeunesse, au Jour de l’An –et pas mal durant tout le mois de janvier- on se
souhaitait une bonne année nouvelle et ‘le paradis à la fin de nos jours’.
Autres temps, autres mœurs, on entend plus rarement ces
vœux, à notre époque. Mais je me permets pourtant de m’en inspirer aujourd’hui.
Chers sœurs
et frères en Jésus, je vous souhaite, puisque j’y crois encore, le paradis à la
fin de vos jours! Et j’ajoute : un peu de paradis tous les jours! J’ai
commencé à utiliser cette formulation il y a vingt-cinq ans, et je remarque,
bon an mal an, que plusieurs ont pris l’habitude de me présenter ainsi leurs
souhaits. Dans un monde qui roule à 150km/h, prendre le temps de goûter
l’aujourd’hui s’avère un art.
J’ai la
certitude que le paradis ne s’ouvre pas à nous seulement à la fin de notre
existence terrestre, mais il s’offre quotidiennement (ne disons-nous pas dans
le ‘Notre Père’ : «…donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour…»? Nous
comprenons qu’il ne s’agit pas d’abord de pain matériel.). Il ne se présente
pas encore, bien entendu, comme la Plénitude promise, le Face à face final dans
une communion totale avec Dieu, mais en ‘version’ partielle, comme un
avant-goût du Ciel. Ce qui me permet d’affirmer cela : Jésus est notre
Paradis. Et il nous a promis sa Présence quotidienne jusqu’à la fin des temps
(Matthieu 28, 20) pour qui veut bien l’accueillir. Voilà tout. Donc, chaque
fois que je me branche sur le Seigneur qui m’habite, me nourrit, me dynamise,
m’oriente, me sanctifie, m’apaise, me donne de grandir humainement et
spirituellement (et j’en passe!), je goûte le paradis. Je suis déjà un peu au
Ciel, quelles que soient les circonstances extérieures.
Au final,
le Paradis, c’est Dieu, le Père, révélé par Jésus, lui qui nous envoie le Saint
Esprit. Que nous soyons dans l’indigence ou la richesse, la santé ou la
maladie, le succès ou l’échec, la peine ou l’allégresse, en vérité, le paradis
se trouve à portée de nous, éminemment accessible depuis la mort et la
résurrection de Jésus Christ. Il a donné sa vie pour nous ouvrir le Ciel. Il en
est la clé. Et dès à présent. Quel cadeau inestimable!
On parle
souvent de ‘paradis artificiel’ quand on veut définir les effets des drogues de
tous genres. Mais nous savons très bien qu’il s’agit d’un ‘enfer artificiel’
bien réel, comme un effet secondaire de toutes les dépendances, d’ailleurs. Ce
que Dieu nous propose –gracieusement- ne s’avère pas une évasion de la réalité
dans des soi-disant plaisirs ‘planants’, des émotions fortes de plus en plus
débridées ou des activités extrêmes qui font que l’adrénaline monte en flèche.
Non. Ce sont des mirages, générés par un ingénieux et séduisant marketing,
souvent à des fins mercantiles . Dieu nous offre plutôt une plongée sereine,
saine, lucide et courageuse dans la réalité telle qu’elle se présente à nous,
embrassée à bras corps, avec la conviction que notre Sauveur s’y trouve, qu’il
nous y accompagne, et que c’est là le lieu de notre plus grand épanouissement.
Dans l’ordinaire des jours, plus extraordinaire qu’on pourrait le croire. Ne
cherchons pas ailleurs. Ne cherchons pas au loin ce qui vit à l’intime de notre
personne et qui nécessite notre attention. Ne passons pas à côté du vrai
bonheur.
Paix!
Bénédiction
inspirée de la spiritualité amérindienne (auteur anonyme)
Que le
Seigneur bénisse votre regard : qu’il soit clair comme la pleine lune.
Que le
Seigneur bénisse vos pensées les plus secrètes : qu’elles soient pures et
franches comme la glace sur le lac.
Que le
Seigneur bénisse votre travail : qu’il soit fécond comme le maïs dressé
dans le champ.
Que le
Seigneur bénisse votre famille : qu’elle soit joyeuse comme des loutres et
travaillante comme des abeilles.
Que le
Seigneur bénisse votre temps : qu’il coule calmement comme la rivière
après la débâcle.
Que le
Seigneur bénisse même vos larmes : qu’elles soient douces comme celles de
l’érable au retour du corbeau.
Que le
Seigneur bénisse votre vie et votre mort : qu’elles soient à jamais entre
Ses mains puissantes et généreuses.
Bonne, heureuse et sainte année 2025!