Un 'concile' provincial à l'Assomption? (70)

 


Un jour, dans les débuts de la pastorale-jeunesse en secteur, l'un des ados de Jeunesse-à-Coeur (l'Assomption) me parle avec enthousiasme d'un groupe spirituel appelé «Marie-Jeunesse». Je ne me souviens plus comment il avait été mis en contact avec celui-ci mais toujours est-il qu'il semble apprécier beaucoup ce qui s'y vit.

Puis arrive la suggestion suivante: puisque ce mouvement religieux organise chaque année un vaste événement provincial qu'il appelle 'Concile'*, et qu'il désire couvrir progressivement une bonne partie du Québec, pourquoi ne pas l'inviter chez-nous pour le mois de juin prochain? -Pourquoi pas? répondis-je. Mais avant de proposer cela à mon monde, je veux vérifier davantage en quoi consiste ce groupe.

Nous voici donc rendus tous les deux à Sherbrooke -à la maison-mère de ce qui constituait en fait une nouvelle association religieuse mixte de jeunes, une 'Famille spirituelle', selon leurs termes. Vivant dans le même immense édifice, partageant les tâches et les temps de prière, se formant à la doctrine catholique, étudiant la Bible, ces jeunes adultes accueillaient aussi des visiteurs pour des soirées de prière et des séjours de ressourcement, tout cela sous la direction d'un futur-prêtre, fondateur-directeur de cette entité ecclésiale reconnue par l'évêque du lieu.

Après ce contact de plusieurs heures à bien m'informer de la nature de cette association et de ce qu'était un concile-jeunesse, particulièrement de ce que cela supposait pour une paroisse d'accueil, je demandai quelques jours de réflexion, de consultation et de prière avant d'acquiescer.

Cela demandait toute une organisation, puisque nous devions accueillir et héberger près de trois cents jeunes et accompagnateurs, sans oublier la dizaine de prêtres -vous imaginez!, les nourrir pendant quatre jours, installer un immense chapiteau et prévoir des temps dans l'église aussi. Leur prêtre-aumônier (Yvon Samson, connu entre autres pour ses chants religieux) les accompagnait et s'occupait, avec des jeunes, de l'animation des eucharisties et autres temps de prière, auxquels tous les paroissiens étaient invités; sans oublier les enseignements (catéchèses).

Évidemment, cela demandait l'autorisation de mon curé, de son adjointe, du Conseil de pastorale, et des marguilliers. Tout le monde se trouva emballé par cela, tout en sachant que le concile se déroulerait à un moment de l'année où la fatigue accumulée se fait sentir. Mais bon, le Seigneur nous donnera l'énergie nécessaire. Au fond, il fallait absolument s'assurer la collaboration empressée d'un grand nombre de personnes, y compris la commission scolaire (pour le terrain où installer le chapiteau et tout le matériel audio-visuel, tout en nous prêtant l'établissement primaire St-Louis). Ça se passait après la fin des classes, alors pas de problème pour que s'établissent des jeunes de MJ dans l'école St-Louis afin de  surveiller le matériel à tour de rôle; nous y servirons aussi les repas). Nous devions évidemment trouver une tonne de commanditaires  pour couvrir les frais, sans compter les dizaines de paroissiens bénévoles pour la bouffe, l'hébergement, etc.

Après six mois d'organisation où nous étions constamment en contact avec Marie-Jeunesse (incluant une autre visite à Sherbrooke) pour les inscriptions et le reste, le grand jour de la préparation finale arriva. Je ne peux vous dire la générosité insurpassée des gens de chez-nous pour que l'événement soit un succès! Un nombre incalculable de personnes ont offert, temps, lieux, argent pour que tout baigne dans l'huile. Une mobilisation du milieu comme on en voit rarement. Édifiant! Pour la location et l'installation de l'immense chapiteau, Marie-Jeunesse faisait affaire depuis longtemps avec une firme de Québec. Ce fut fait rapidement, à côté de l'école (un terrain gazonné, près de la rivière l'Assomption). Nous contemplions le tout avec fierté. Pendant que les installateurs retournaient à Québec, nous vîmes monter de menaçants nuages noirs. Il faisait chaud et humide en ce début d'été. À notre grand désarroi, une violente tempête de pluie...et de vent...s'abattit sur nous. Et le toit de la tente...se déchira sur presque toute sa longueur! Nous sommes à peine à vingt-quatre heures de l'ouverture du concile! Panique!

À suivre.

*Du provençal concili, de l'espagnol et de l'italien concilio, et du latin concilium signifiant « assemblée ». Ce mot partage le même radical que le mot latin conciliare. Habituellement utilisé pour parler d'une rencontre des évêques catholiques, mais n'exclut pas d'autres usages.



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