L'amour, c'est comme un phare (73)


 Quelle belle image, que celle de Robert Lebel dans le chant 'Ville-Marie'! Toujours très inspiré et inspirant, ce prêtre québécois a nourri nos assemblées chrétiennes depuis des décennies. De magnifiques textes, souvent bibliques, sur des trames sonores simples et mémorables. Qui ne fredonne pas ses oeuvres de temps en temps, entre autres à la sortie d'une messe ou d'une soirée de prière?

Le chant dont je vous parle ici fut utilisé (avant même sa publication officielle, je crois) lors de la célébration diocésaine du 350e anniversaire de fondation de Montréal, appelée à l'origine 'Ville-Marie', par Jeanne Mance et Paul Chomedey de Maisonneuve. Pour en savoir plus, veuillez cliquer sur les liens proposés (mais n'oublions pas que les amérindiens habitaient déjà le territoire avant l'arrivée des Français).

Un grand événement-jeunesse avait été organisé pour célébrer cet anniversaire et, même si notre pastorale des ados ne se vivait pas encore en secteur, puisque nous sommes en 1992, la paroisse de l'Assomption a nolisé un autobus scolaire pour que notre Jeunesse-à-Coeur, bien vivant depuis cinq ans déjà, puisse y participer (et aussi des jeunes ne faisant pas nécessairement partie du groupe). Nous voilà donc en route vers l'Oratoire Saint-Joseph pour un rassemblement mémorable. Dès les débuts de la pasto-jeunesse, nous avons tenu à nous impliquer dans à peu près toutes les initiatives diocésaines et autres concernant les ados ou jeunes adultes. Nous en reparlerons dans d'autres articles, mais je peux vous dire que nous avons vécu d'extraordinaires pèlerinages à Notre-Dame du Cap (Trois-Rivières), à Sainte-Anne de Beaupré et au Sanctuaire de Beauvoir (Sherbrooke), entre autres lieux sacrés (où nous constituions souvent le plus grand groupe présent). Sans oublier Paris et Rome, pour les Journées mondiales de la jeunesse 1997 et 2000. Ces événements avaient au moins le mérite de permettre aux jeunes d'ici -en minorité dans l'Église du Québec- de constater qu'ils n'étaient pas les seuls chrétiens sur la planète! Réconfortant et motivant.

En la soirée diocésaine qui constitue notre propos d'aujourd'hui, j'avais des papillons dans l'estomac, je l'avoue, puisque un grand défi m'attendait: le diocèse m'avait demandé de présider (et donner l'homélie) lors de la messe spéciale...à cinq heures trente du dimanche matin! En effet, l'événement consistait en une grandiose soirée théâtrale et musicale (immense fresque historico-moderne traversant progressivement la grande basilique, un magnifique 'voilier' remontant l'allée centrale, et le temps, faisant se côtoyer des personnages historiques et des jeunes de l'époque contemporaine, tout en s'ouvrant à l'avenir possible; impressionnant!) suivie d'une nuit blanche de prière, de partages en ateliers, d'enseignements et de moments de détente, tout cela se concluant par la messe dominicale thématique. Vous imaginez un peu dans quel état nous nous trouvions tous, lors de cette Eucharistie. Plusieurs jeunes n'y ont pas participé, 'crevés' qu'ils étaient, et j'avoue qu'avoir eu le choix...mon lit m'appelait aussi. Mais j'avais donné ma parole et, comme tous les autres intervenants, avait préparé soigneusement cette 'apothéose liturgique', ce moment historique, conscient du fait que cela se déroulerait aux aurores et que nous aurions de la fatigue accumulée, donc une certaine difficulté à nous concentrer. En d'autres termes, je fus bref dans mon message. Au moins, la célébration se déroulait dans la crypte, beaucoup plus petite que le vaisseau au-dessus, favorisant un contact plus chaleureux et familier avec les braves qui avaient tenu le coup. Et, rassurez-vous, je n'ai pas pris de travers tous les baillements (je retenais moi-même les miens du mieux que je pouvais!) et les yeux vitreux qui semblaient regarder dans le vide; j'osais me convaincre que cela n'était pas de ma faute... 

Il y aura une quantité d'autres nuits blanches dans ma vie de prêtre et de responsable-jeunesse. Et je ne parle pas ici de mes insomnies! Que ce soit lors de Jeudis Saints ou de '24h de prière' dans un monastère ou dans les églises du coin, vécues en petit groupe ou en grande communauté, nous aimions bien nous recueillir et nous ressourcer dans la paix nocturne, accueillant un Soleil qui ne se couche jamais, Lui.

Je vous laisse avec les paroles de 'Ville-Marie' et vous invite à l'écouter sur la chaîne YouTube de Robert, une oeuvre pleine de rythme et de vie.

Ville-Marie, ton île jolie ressemble aux navires qui ont le goût du large. Ville-Marie, ton goût de la vie, nous donne l'envie de larguer les amarres. V'la l'bon vent, la vie nous attend, partons maintenant, l'avenir nous appelle! V'la l'bon temps! Ohé jeunes gens! Allons de l'avant, partons la mer est belle.

REF.: L'Amour, c'est comme un phare qu'on voit de loin dans le brouillard. L'Amour, c'est d'oser croire qu'il y a quelqu'un dans nos espoirs...C'est comme un phare...

Montréal, y a tout plein d'étoiles qui brillent pour toi au fond de ta mémoire. Comme un bal de feux de bengale, un jardin d'étoiles au ciel de ton histoire! Découvreurs et femmes de coeur, vaillants voyageurs d'une Bonne Nouvelle! Bâtisseurs, pas seul'ment rêveurs, d'un pays meilleur, d'une terre plus belle!

Oui, on part! Des gens quelque part ont besoin d'espoir...allez, on lève l'ancre! Oui, on part! En jeans ou en noir...c'qui compte c'est d'avoir assez de coeur au ventre! Certains jours, la barque est fragile...et le temps qui file est un temps difficile. Mais l'Amour mèn'ra ton navire plus loin que les îles, plus loin que l'an deux mille!

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La semaine prochaine: on s'organise.



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