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Affichage des articles du mai, 2024

Enfin, le stage: des débuts 'corsés' (21)

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  (Presbytère et église Saint-Hippolyte de Ville Saint-Laurent)   L’entrée en stage marque pour le Séminariste une étape majeure de discernement vocationnel. Après deux ans de séminaire, me voici stagiaire en paroisse. Nous sommes en 1984, je viens d’avoir 27 ans. Parlons un peu du contexte, très particulier : nous attendons le pape Jean-Paul II au Canada. Il sera à Montréal le 11 septembre, et mon curé de stage, Jacques, en la paroisse Saint-Hippolyte,  dirige l’organisation de l’événement-jeunesse au stade olympique. Paradoxalement, je ne pourrai le vivre qu’à la télé avec un groupe de paroissiens au sous-sol de l’église, puisque j’avais choisi de privilégier la messe au parc Jarry, après dîner. Je crois qu’il y avait des navettes spéciales pour nous conduire ensuite au stade (séminaristes et prêtres) mais, en vérité -et vous me reconnaîtrez- je trouvais triste que les membres de la communauté qui m’accueillait vivent cela devant un petit écran sans la présence d’un mandaté de l’éq

Extra curriculum (20)

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  (Maisonnette à Champboisé) Je tenais à prendre quelques lignes pour vous parler d’une dimension autre que les cours universitaires faisant partie de la formation au sacerdoce ordonné. Des retraites et récollections Nous en avons fait de nombreuses. Généralement, des week-ends. Un des objectifs était de nous faire découvrir les nombreux (à l’époque, aujourd’hui plusieurs sont fermés) endroits de ressourcement catholique disponibles au Québec. Il s’agissait aussi bien entendu de moments d’approfondissement de notre foi. Nous partions habituellement en groupe-classe, ce qui avait aussi l’avantage de souder nos liens fraternels. Ces temps de retraite spirituelle se poursuivaient tout au long du stage en paroisse. Tout comme diverses formations offertes, d’ailleurs (éducation permanente, très favorisée). Je me rappelle entre autres des fins de semaine au pied du mont St-Hilaire (Sœurs de la Présentation de Marie), au Monastère bénédictin (St-Benoit-du-Lac), à Oka (cisterciens, aujou

« Assez! » (19)

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  (À gauche de la chapelle centrale, le Grand Séminaire; à droite, le Collège de Montréal) Ma deuxième année de Grand Séminaire s’est somme toute bien déroulée. J’y étais plus ou moins présent en raison de mes horaires à l’Université. Autant que possible, je m’intégrais aux autres dans les temps de prière, de célébration et de repas, tout en continuant mes rencontres avec mon conseiller spirituel, sans jamais négliger ma prière personnelle, ma rencontre intime avec le Seigneur, entre autres dans l’Eucharistie, lorsque possible. Comme j’avais plus de temps libre que mes confrères, on me demanda de prendre la présidence du CoCo! En fait, il s’agissait du comité de coordination des activités étudiantes du Séminaire. Comme un conseil étudiant, nous étions à l’écoute des suggestions et des demandes des séminaristes. Nous servions de trait d’union entre eux et les responsables de notre formation. Cela pouvait aller du bien-être général dans la maison, l’utilisation des lieux, la logistique,

Au revoir au Ciel, Bernard!

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  Au moment d'écrire ces lignes, je viens d'apprendre la nouvelle: mon ancien vicaire à Stes-Germaine-Cousin/Maria-Goretti, Bernard Coulombe, est rentré à la Maison du Père, le 1er mai, à l'âge de 88 ans. Je voudrais exprimer mes condoléances à ses proches et à tous ceux et celles qui l'ont côtoyé et aimé. J'ai eu le bonheur d'oeuvrer avec lui durant une bonne dizaine d'années et ce fut un charme. Jamais de tensions entre nous deux, aucun esprit de rivalité, une étonnante créativié partagée dans une foi vivante, dynamique, et de sont temps. Quand on m'a nommé curé dans l'Est de Pointe-aux-Trembles et qu'on m'a annoncé que j'aurais un vicaire de 70 ans, je trouvais ça bien âgé, ayant moi-même seulement 48 ans... Je me disais, il ne pourra pas faire beaucoup. Mais on verra. Hé bien, je peux vous affirmer qu'il a travaillé avec une grande générosité sans jamais refuser une seule de mes demandes (toujours raisonnables, quand même!). Il av

Ça clique! (18)

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  (Escalier central du GS avec buste de M. Olier, fondateur des Sulpiciens .) Surprise totale! Le recteur, en collaboration avec « La Résidence » du Grand Séminaire, qui est une administration à part pour les prêtres retraités et/ou malades qui habitent au GS ainsi que pour les visiteurs de passage, m’offre de travailler dès le mois de mai avec M. Piché, pss, directeur de « La Résidence », tout au long de la saison estivale, jusqu’à la reprise des cours. Des employés s’occupent déjà, bien sûr, des besoins des résidents permanents, moi je m’occuperai exclusivement des visiteurs. « On te voit très bien dans ce rôle », me dit le recteur. Honnêtement, le défi m’attire et me fait peur à la fois. Plutôt timide, cela représentera sans doute parfois une épreuve pour moi, mais tant qu’à gagner ma croûte (à ce moment-là, j’ai déjà donné ma démission comme organiste dans mes paroisses depuis la fin août), j’aime l’idée de le faire avec des gens venant d’un peu partout dans le monde et qui vienn

60 ans de communion-s (Article hors-série)

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  Les voisins devaient avoir hâte que j’élargisse mon répertoire… Depuis des semaines, je chantais à pleine voix tout en me ‘balancignant’ (pour prendre l’expression populaire sur ma rue) à haute-vitesse dans la cour arrière. Dès les premières douceurs d’avril, on pouvait entendre en provenance de chez-moi : « C’est le grand jour, bientôt l’ange mon frère partagera son banquet avec moi. Des pleurs de joie inondent mes paupières, ô mon Jésus, je vole, je cours à toi! » Les gens de mon âge s’en souviendront.   Mes voisins aussi! Quelle symphonie que ma voix aigüe d’enfant sur fond de grincement de chaînes de balançoire…pendant des heures. Mais j’avais tellement hâte à ce jour béni. En ce mois de mai 2024, cela fait 60 ans que j’ai reçu ma première des Communions. Bien préparé par l’école, par mes parents, ma fréquentation assidue de la messe en famille, à six ans –première année primaire- j’ai vraiment rencontré Jésus dans l’Eucharistie, et on ne s’est jamais quittés. Je ne vous dis pas